Amériques
Guerre en Ukraine : à l’ONU, « même Cuba et le Nicaragua font preuve d’une certaine mesure »
Pour le conseiller senior du think tank International Crisis Group Mariano de Alba, le positionnement des pays latino-américains dénote une volonté de ne pas se couper définitivement de l’Occident.
Quatre pays d’Amérique latine – Cuba, Nicaragua, Bolivie et Salvador – se sont abstenus lors du vote à l’Assemblée générale de l’ONU de la résolution « agression contre l’Ukraine », adoptée à une majorité écrasante, le 2 mars. Quelques jours plus tôt, le doute planait encore concernant le Mexique, le Brésil et l’Argentine, notamment parce que Mexico maintient traditionnellement une politique de neutralité (la « doctrine Estrada »), et que Brasilia et Buenos Aires s’étaient abstenus de signer, le 25 février, une résolution de l’Organisation des Etats américains condamnant l’invasion russe en Ukraine.
Les présidents argentin, Alberto Fernandez, et brésilien, Jair Bolsonaro, venaient en outre, début février, de rencontrer à Moscou leur homologue russe, Vladimir Poutine, dans une tentative de trouver de nouveaux marchés. Pour Mariano de Alba, conseiller senior du think tank International Crisis Group, le vote des pays latino-américains dénote une volonté, même de la part de soutiens historiques de Moscou comme Cuba ou le Nicaragua, de ne pas se couper définitivement de l’Occident.
Les coûts politiques et économiques d’une abstention ou d’un vote négatif auraient été trop élevés. Bruxelles et Washington ont fait de gros efforts pour s’assurer du plus grand nombre de votes. Les relations commerciales et économiques de ces pays sont plus importantes avec les Etats-Unis et l’Europe qu’avec la Russie. Certes, depuis son arrivée au pouvoir, le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, a tenté un rapprochement diplomatique avec Moscou, et il veut maintenir la neutralité et développer les liens économiques avec la Russie. Mais la délégation mexicaine à l’ONU a réussi à convaincre le pouvoir central à Mexico que l’invasion russe était une violation du droit international. Elle a utilisé pour cela la propre expérience historique du pays, qui a subi les invasions des Etats-Unis et de la France, pendant lesquelles elle a perdu une partie de son territoire.
Au Brésil, Jair Bolsonaro veut, lui, essayer de limiter la perception grandissante selon laquelle il est de plus en plus isolé sur la scène internationale occidentale, surtout après que Donald Trump a quitté le pouvoir aux Etats-Unis. D’autant que Lula, lui, a été reçu dernièrement par les présidents français, espagnol, mexicain…
Amériques
Cuba annonce un important plan de restrictions budgétaires
Face aux effets conjugués de l’embargo historique imposé par les Etats-Unis, des suites économiques de la pandémie de Covid-19 et d’une croissance en berne, le gouvernement va réduire les dépenses publiques, reconnaissant des inégalités de revenus au sein de la société cubaine.
« L’île vit un scénario d’économie de guerre. » C’est ainsi que le premier ministre cubain, Manuel Marrero, a justifié, mercredi 20 décembre, lors d’un discours devant l’Assemblée nationale, un des plans de restriction budgétaire les plus importants de ces dernières années, que certains secteurs de l’opposition ont qualifié de « néolibéral ».
Le premier ministre, après avoir attribué la situation actuelle du pays, comme de coutume, à l’embargo imposé par Washington depuis plus de soixante ans et aux crises internationales, a admis devant les parlementaires que le gouvernement « aurait pu faire beaucoup plus ». Les autorités ont reconnu ces derniers jours que le pronostic de croissance pour 2023 avait été revu à la baisse (entre − 1 % et − 2 % au lieu de l’augmentation prévue de 3 %).
Estimant qu’il n’est plus possible de « continuer à gaspiller », M. Marrero a annoncé une série de mesures destinées à réduire les dépenses publiques, parmi lesquelles une augmentation du tarif de certains services publics, comme l’électricité, le gaz, l’eau ou le transport de passagers – parfois de l’ordre de 25 % –, ainsi que du prix de l’essence. « Dans quel autre pays peut-on obtenir 9 litres d’essence avec un dollar ? Il faut en finir avec ce luxe », a-t-il asséné, alors que le salaire moyen sur l’île ne dépasse pas 4 000 pesos, soit l’équivalent de 15 dollars (13 euros environ).
Il a également laissé entendre que le nombre de fonctionnaires pourrait être « révisé » et a annoncé une dévaluation du peso et une modification des conditions d’attribution des produits de première nécessité à bas prix à travers le « carnet d’approvisionnement » (la « libreta »).
Amériques
L’ambassade de Cuba aux Etats-Unis ciblée par deux tirs de cocktail Molotov
La mission établie à Washington a été visée dimanche par une attaque. Aucun blessé n’est à déplorer.
L’ambassade de Cuba à Washington a été visée dimanche 24 septembre par deux cocktails Molotov, a annoncé le chef de la diplomatie cubaine, Bruno Rodriguez, qualifiant l’incident d’« attaque terroriste » dans un message posté sur X (anciennement Twitter).
La fusillade a laissé des impacts de balles dans les murs extérieurs et endommagé plusieurs vitres et moulures sur la façade du bâtiment, selon l’Agence France-Presse (AFP). On ne connaît pas encore l’identité de l’auteur ni ses motivations.
En réaction, le ministre cubain des affaires étrangères a convoqué la chargée d’affaires américaine à La Havane, Mara Tekach, pour lui exprimer sa « protestation énergique » après l’« agression terroriste » contre son ambassade.
Ce n’est pas la première fois que l’ambassade de Cuba aux Etats-Unis est prise pour cible. En avril 2020, un homme âgé de 42 ans avait ouvert le feu contre le bâtiment à l’aide d’un fusil d’assaut, avant d’être arrêté. L’attaque n’avait fait aucun blessé.
Amériques
A Cuba, Miguel Diaz-Canel réélu sans surprise président pour un second mandat
Ayant obtenu plus de 97 % des suffrages des membres de l’Assemblée nationale dans un pays ou l’opposition est illégale, le président a promis de lutter pour « résoudre les problèmes d’inefficacité » de Cuba.
Miguel Diaz-Canel, 62 ans, a sans surprise été réélu, mercredi 19 avril, à la tête de l’île communiste de Cuba pour un second et dernier mandat. La candidature unique de cet ingénieur en électronique de formation a recueilli 97,66 % des voix des 470 membres de l’Assemblée nationale, dans un pays où l’opposition est illégale. Au total, 459 députés ont voté en sa faveur sur les 462 présents dans l’hémicycle.
« Compte tenu des résultats annoncés, je déclare Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez président de la République », a déclaré Esteban Lazo, le président de l’Assemblée nationale en présence de Raul Castro, 92 ans. Vêtu de son traditionnel uniforme vert olive, ce dernier a félicité le président réélu en lui serrant les deux mains.
Miguel Diaz-Canel, qui est aussi depuis 2021 le premier secrétaire du Parti communiste cubain (PCC), a pressé dans son discours d’investiture son cabinet de « résoudre les problèmes d’inefficacité » dans le pays, afin d’« augmenter l’offre de biens et de services et de contrôler l’inflation ». Il a également fustigé « le bureaucratisme, l’indifférence et la corruption inacceptable » qui freinent les progrès du pays pris dans de « profondes difficultés ».
Lors de la session parlementaire, à laquelle seule la presse d’Etat a eu accès, a également été réélu le vice-président, Salvador Valdes Mesa, 77 ans. Le Parlement a, en outre, réélu son président, Esteban Lazo, et sa vice-présidente, Ana Maria Mari Machado.