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Oswaldo Payá réclame un referendum pour Cuba

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On raconte qu’un groupe d’idéologues s’est présenté un jour à l’université de La Havane avec pour mission d’expliquer aux étudiants les dangers du projet Varela, qualifié de « pervers ». Cette mission s’étendait à de nombreux secteurs du monde du travail et de l’université, ainsi qu’aux membres du Parti communiste, seul parti officiellement reconnu à Cuba.

Après les avoir entendus exposer la version officielle, des étudiants ont dit : « Nous voulons connaître le projet Varela afin de mieux vous comprendre. » Certains ont même émis la suggestion suivante : pourquoi ne pas le publier, pour que le peuple puisse le connaître, pour qu’il sache se défendre et certainement le rejeter comme il convient ? La réponse n’a pas tardé : « Nous ne pouvons pas faire ça et nous ne le ferons pas. » Les étudiants ont échangé des sourires narquois et des regards amusés.

En quoi consiste la campagne du projet Varela ? Il s’agit d’une proposition, émise par des citoyens, d’un projet de loi portant sur l’organisation d’un référendum à Cuba.

Son nom lui vient du Père Félix Varela, prêtre cubain né au XIXe siècle, qui a été l’un des fondateurs de notre identité nationale et de notre indépendance. Le projet Varela se réfère à la Constitution actuelle qui, même si elle est pleine de contradictions internes et restreint les droits, affirme, dans son article 88, que des citoyens peuvent présenter un projet de loi s’ils parviennent à réunir au moins 10 000 électeurs.

Le référendum proposé vise à ce que le peuple décide souverainement de modifications des lois permettant de garantir :

1. la liberté d’expression et d’association ;

2. la libération des prisonniers politiques ;

3. le droit des Cubains à fonder des entreprises ;

4. le droit des travailleurs à décider librement de leurs contrats de travail ;

5. le droit des citoyens à choisir leurs députés dans des élections démocratiques.

La loi électorale en vigueur dispose que seuls peuvent se présenter 609 candidats pour 609 postes de députés à « élire » . Je cite ici la loi n° 72. Celle-ci, de plus, dispose que ce sont des commissions de candidature, composées d’organisations dirigées par le Parti communiste, qui décident quels seront ces candidats uniques.

C’est pourquoi le projet Varela propose une nouvelle loi électorale qui garantisse l’exercice de la souveraineté populaire.

Malgré la répression gouvernementale contre les militants et les citoyens qui approuvent le projet, nous avons déposé, en mai 2002, une première liste de 11 020 signatures à l’Assemblée nationale du pouvoir populaire. En octobre 2003, nous avons présenté une liste de 14 384 signatures supplémentaires. Entre ces deux dates, on a assisté à l’arrestation et à la condamnation de 75 dissidents et journalistes indépendants, dont une cinquantaine sont des leaders du projet Varela. La répression n’a pas mis fin à la campagne de récolte des signatures : celle-ci continue avec succès.

La même répression s’est abattue sur le Dialogue national, une activité parallèle au projet Varela, qui est d’ores et déjà une réalité à Cuba. Des milliers de Cubains participent à ce Dialogue, au sein de cercles de citoyens : ils rédigent leurs points de vue sur la transition pacifique à l’Etat de droit.

Dans les semaines qui viennent, une commission nationale établira le programme de transition résultat de ce dialogue qui sera présenté à toute la société cubaine. Actuellement, la sécurité de l’Etat (la police politique) rend visite, maison par maison, à des milliers de personnes qui ont signé le projet Varela en les menaçant et en exerçant toutes sortes de pressions pour qu’elles se rétractent.

Au cours de cette campagne de répression contre le référendum proposé par le projet Varela, on a pu entendre des officiers de la sécurité de l’Etat s’exclamer : « Nous devons empêcher les autres Cubains de prendre connaissance du projet Varela, sinon ils vont le soutenir. » Ces officiers, qui sont tout autant nos frères que leurs collègues qui nous persécutent et que nous ne haïssons pas, expriment une grande vérité : les Cubains veulent des changements pacifiques, ils veulent exercer leurs droits, et le référendum Varela leur donne la possibilité de s’exprimer en authentiques citoyens.

C’est ce qu’ont fait les Chiliens, et le monde les a soutenus pour qu’ils puissent dire non à la poursuite de la dictature. De même, récemment, les Espagnols, les Français et les Hollandais ont décidé, par un référendum, d’une affaire aussi importante que la Constitution européenne.

Qui peut imaginer que ce droit des peuples à décider démocratiquement de leur destin serait réservé aux seules sociétés européennes et que les Cubains en seraient privés ? Les Cubains attendent la solidarité de ces peuples européens et de leurs gouvernements ; ils attendent que l’on soutienne leur droit à se prononcer par un référendum sur les propositions du projet Varela.

Il existe bien des opinions et des visions différentes sur la réalité cubaine et sur la solution du drame que vit Cuba. Mais c’est au seul peuple cubain, dont on ne peut pas entendre la voix, qu’il revient de s’exprimer sur l’avenir de la nation. Nous ne demandons pas qu’on soutienne un modèle politique particulier ni un programme idéologique, nous demandons qu’on soutienne le droit des Cubains à décider souverainement. Soutenir le projet Varela, c’est soutenir le référendum que demande le peuple cubain afin d’exiger son droit aux droits.

Je vous en prie, assez de débats, de conjectures, de polémiques sur ce qui est souhaitable ou non pour le peuple cubain : lui seul a le droit de s’exprimer là-dessus. Il existe désormais un mouvement civique, à l’intérieur de Cuba, qui réclame ce droit. Donc, si l’on parle de solidarité avec le peuple cubain, qu’on le fasse en soutenant le référendum Varela.

La force du projet est qu’il permet aux citoyens de se libérer de la peur de l’Etat totalitaire. C’est le citoyen qui, à visage découvert, dit : « Ici et maintenant, j’exige mes droits. »

Traduit de l’espagnol par François Maspero

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L’organisation internationale contre la torture lance une « intervention d’urgence » pour José Daniel Ferrer

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José Daniel Ferrer

MIAMI, États-Unis.- L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains (OPDDH), a lancé ce vendredi une campagne d' »Interventions urgentes » en faveur du prisonnier politique et de conscience cubain José Daniel Ferrer García, leader de l’Union patriotique de Cuba (UNPACU), selon une note de Radio Televisión Martí.

(suite…)

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Who Is Filling Cuba’s University Classrooms?

New students at the University of Havana (14ymedio) Born during the Special Period, they have grown up trapped in the dual currency system, and when they get their degrees Raul Castro will no longer be in power. They are the more than 100,000 young people just starting college throughout the country. Their brief biographies include educational experiments, battles of ideas, and the emergence of new technologies They know more about X-Men than about Elpidio Valdés, and only remember Fidel Castro from old photos and archived documentaries. They are the Wi-Fi kids with their pirate networks, raised with the « packets » of copied shows and illegal satellite dishes

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New students at the University of Havana (14ymedio)

Born during the Special Period, they have grown up trapped in the dual currency system, and when they get their degrees Raul Castro will no longer be in power. They are the more than 100,000 young people just starting college throughout the country. Their brief biographies include educational experiments, battles of ideas, and the emergence of new technologies They know more about X-Men than about Elpidio Valdés, and only remember Fidel Castro from old photos and archived documentaries.

They are the Wi-Fi kids with their pirate networks, raised with the « packets » of copied shows and illegal satellite dishes. Some nights they would connect through routers and play strategy video games that made them feel powerful and free. Whoever wants to know them should know that they’ve had « emerging teachers » since elementary school and were taught grammar, math and ideology via television screens. However, they ended up being the least ideological of the Cubans who today inhabit this Island, the most cosmopolitan and with the greatest vision of the future.

On arriving at junior high school they played at throwing around around the obligatory snack of bread while their parents furtively passed their lunches through the school gate. They have a special physical ability, an adaptation that has allowed them to survive the environment; they don’t hear what doesn’t interest them, they close their ears to the harangues of morning assemblies and politicians. They seem lazier than other generations and in reality they are, but in their case this apathy acts like an evolutionary advantage. They’re better than us and will live in a country that has nothing to do with what we were promised.

A few months ago, these same young people, starred in the best known case of school fraud uncovered publicly. Some of those hoping to earn a place in higher education bought the answers to an admissions test. They were used to paying for approval, because they had to turn to private tutors to teach them what they should have learned in the classroom. Many of those who recently enrolled in the university had private teachers starting in elementary school. They are the children of a new emerging class that has used its resources so that their children can reach a desk at the right hand — or the left — of the alma mater.

These young people dressed in uniforms in their earlier grades, but they struggled to differentiate themselves through the length of a shirt, a fringe of bleached hair, or through pants sagging below their hips. They are the children of those who barely had a change of underwear in the nineties, so their parents tried to make sure they didn’t « go through the same thing, » and turned to the black market for their clothes and shoes. They mock the false austerity and, not wanting to look like militants, they love bright shiny colors and name brand outfits.

Yesterday, with the start of the school year, they received a lecture about the attempts of « imperialism to undermine the revolution through its youth. » It was like a faint drizzle running over an impervious surface. The government is right to be worried; these young people who have entered the university will never become good soldiers or fanatics. The clay from which they are made cannot be molded.

Excerpt from:
Who Is Filling Cuba’s University Classrooms?

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A Caricature of a Cuban Woman

Woman drinking (14ymedio) 14yMEDIO, Yoani Sanchez, Havana, 22 August 2014 — A woman on national television said that her husband « helps » her with some household chores. To many, the phrase may sound like the highest aspiration of every woman. Another lady asserts that her husband behaves like a « Federated man, » an allusion to the Federation of Cuban Women (FMC), which today is celebrating its 54th anniversary. As for me, on this side of the screen, I feel sorry for them in the face of such meekness

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Woman drinking (14ymedio)

Woman drinking (14ymedio)

14yMEDIO, Yoani Sanchez, Havana, 22 August 2014 — A woman on national television said that her husband « helps » her with some household chores. To many, the phrase may sound like the highest aspiration of every woman. Another lady asserts that her husband behaves like a « Federated man, » an allusion to the Federation of Cuban Women (FMC), which today is celebrating its 54th anniversary. As for me, on this side of the screen, I feel sorry for them in the face of such meekness. Instead of the urgent demands they should mention, all I hear is this appreciation directed to a power as manly as it is deaf.

It’s not about « helping » to wash a plate or watch the kids, nor tiny illusory gender quotas that hide so much discrimination like a slap. The problem is that economic and political power remains mainly in masculine hands. What percentage of car owners are women? How many acres of land are owned or leased by women. How many Cuban ambassadors on missions abroad wear skirts? Can anyone recite the number of men who request paternity leave to take care of their newborns? How many young men are stopped by the police each day to warn them they can’t walk with a tourist? Who mostly attends the parent meetings at the schools?

Please, don’t try to « put us to sleep » with figures in the style of, « 65 percent of our cadres and 50 percent of our grassroots leaders are women. » The only thing this statistic means is that more responsibility falls on our shoulders, which means neither a high decision-making level nor greater rights. At least such a triumphalist phrase clarifies that there are « grassroots leaders, » because we know that decisions at the highest level are made by men who grew up under the precepts that we women are beautiful ornaments to have at hand… always and as long as we keep our mouths shut.

I feel sorry for the docile and timid feminist movement that exists in my country. Ashamed for those ladies with their ridiculous necklaces and abundant makeup who appear in the official media to tell us that « the Cuban woman has been the greatest ally of the Revolution. » Words spoken at the same moment when a company director is sexually harassing his secretary, when a beaten woman can’t get a restraining order against her abusive husband, when a policeman tells the victim of a sexual assault, « Well, with that skirt you’re wearing… » and the government recruits shock troops for an act of repudiation against the Ladies in White.

Women are the sector of the population that has the most reason to shout their displeasure. Because half a century after the founding of the caricature of an organization that is the Federation of Cuban Women, we are neither more free, nor more powerful, nor even more independent.

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