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Fidel et Raul, même combat ?

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Dans sa dernière édition (janvier/février 2007) le magazine américain Foreign Policy donne la parole à Carlos Alberto Montaner, journaliste cubain exilé en Espagne. Comme beaucoup de Cubains, il pense que la disparition de Fidel Castro ne pourra se faire sans d’importants changements. «  Le pouvoir de Fidel Castro n’est pas transférable. Il a beau être communiste, il appartient au même stock anthropologique que Francisco Franco ou Rafael Trujillo : le militaire autocratique. Ce type d’autorité basée sur un mélange de respect et de peur ne peut pas être transférée. » prédit Carlos Alberto Montaner.

Le point central est que seul Fidel paraît avoir l’autorité et le charisme pour gérer la situation. L’exemple le plus souvent cité est celui du « maleconazo » de 1994. C’était en pleine crise économique, un jour de chaleur, quand la police s’était affrontée durement avec un grand groupe de Cubains qui se préparaient à prendre la mer vers Miami. Des centaines de personnes avaient attaqué la police à coups de pierres et le désordre s’était généralisé sur le Malecón, en plein centre ville. C’est alors que Fidel en personne avait fait son apparition, et le combat s’arrêta net. La foule lâcha les pierres, applaudit le dirigeant et commença à se disperser petit à petit. Lorsque Fidel s’en alla, des dizaines de camions anti-émeute et des ouvriers sélectionnés pour leur loyauté apparurent et réprimèrent durement ceux qui restaient.

En six mois d’absence du pouvoir de Fidel Castro, la dissidence cubaine a commencé à tester la direction intérimaire menée par son cadet Raul, pour obtenir des améliorations de la situation des droits de l’homme, sans espérer néanmoins des changements profonds. Souvent qualifiés de «mercenaires» de Washington, les dissidents ont d’abord opté pour la prudence quand celui-ci a fait annoncer à la télévision le 31 juillet qu’il avait été opéré et devait céder «provisoirement» le pouvoir à son cadet, Raul, 75 ans.

Fin 2006, la commission de défense des droits de l’homme (illégale mais tolérée) de M. Elizardo Sanchez a chiffré à 283 le nombre de prisonniers politiques, soit 50 de moins qu’un an auparavant. Mais selon lui, le gouvernement a seulement changé de «stratégie», abandonnant les détentions longues pour des peines courtes et un strict contrôle.

La libération pour raisons de santé le 6 décembre d’Hector Palacios, l’un des dissidents les plus combatifs du groupe des 75 arrêtés en mars 2003, n’a aucunement été perçue comme un signe d’assouplissement. Quinze autres ont été relâchés pour les mêmes raisons depuis deux ans. Mais les autorités de La Havane ont déjà averti qu’elles prendront «toutes les mesures nécessaires» envers la dissidence y compris pour l’empêcher de recevoir des aides de Washington.

Cette année, « un ami de Castro et vétéran du parti » a confié à Jon Lee Anderson, de la revue New Yorker, que le dirigeant cubain « est angoissé par le fait de vieillir et obsédé par l’idée que le socialisme cubain pourrait ne pas lui survivre ». C’est pour cela, explique Anderson, que Castro s’est lancé dans son ultime combat, la « Bataille des idées ». Son objectif est de renouveler l’engagement des Cubains envers les idéaux de la révolution, surtout celui des jeunes qui ont atteint leur majorité durant la « Période spéciale ». C’était au début des années 90, lorsque la dissolution de l’Union soviétique laissa Cuba sans allié stratégique, sans pétrole subventionné et sans achats garantis des produits de base.

En privé, raconte le journaliste Anderson, « beaucoup de Cubains considèrent la Bataille des idées comme un spectacle qu’ils doivent tolérer mais qui n’affecte en rien leurs vies. Peu gagnent assez pour bien manger et encore moins, pour vivre à l’aise. Conséquence des carences endémiques de l’île : presque tout le monde a un contact avec le marché noir ». Anderson signale qu’il y a une tension toujours plus grande entre la vie publique cubaine, avec ses rassemblements et ses marches, et la vie privée, où chacun cherche comment gagner un peu plus. A l’intérieur et en-dehors de l’île, l’une des craintes est que la mort de Fidel Castro n’engendre une explosion de violence, accompagnée de pillages et de répression.

Raúl Castro ne laisse pas beaucoup d’illusions d’ouverture du système. Bien qu’il soit une personne affable et connu pour sa cordialité, il a été le protagoniste de quelques moments d’une extrême dureté dans l’histoire de la révolution. En 1959, il assumait le commandement des troupes révolutionnaires qui prirent Santiago de Cuba, la seconde ville de Cuba ; il y ordonna l’exécution sommaire de 70 officiers et soldats qui s’étaient rendus. Après avoir été fusillés, les prisonniers furent jetés dans une fosse commune. Raúl, qui avait formé « l’Armée rebelle » à une discipline reconnue comme étant de fer, fut aussi l’organisateur, en 1996, d’une purge d’intellectuels du PCC qu’il accusa de déviations capitalistes en raison de leur appui à la politique d’ouverture économique.

Entre temps, Cuba a du faire des concessions pour éviter la banqueroute généralisée de la « période spéciale » et les émeutes de la faim, comme celle a eu lieu à proximité du Malecon en 1994. L’ouverture au capital étranger et au tourisme a rouvert des plaies mal cicatrisées : les privilèges dont jouissent les investisseurs étrangers et les touristes sont mal supportés car ils ne sont accompagnés d’aucune ouverture en direction des Cubains. Avec Raul Castro, la junte au pouvoir entend bien conserver le juteux monopole des affaires en dollars avec les étrangers, en faisant miroiter au bon peuple de futures améliorations en pesos.

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L’organisation internationale contre la torture lance une « intervention d’urgence » pour José Daniel Ferrer

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José Daniel Ferrer

MIAMI, États-Unis.- L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains (OPDDH), a lancé ce vendredi une campagne d' »Interventions urgentes » en faveur du prisonnier politique et de conscience cubain José Daniel Ferrer García, leader de l’Union patriotique de Cuba (UNPACU), selon une note de Radio Televisión Martí.

(suite…)

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Who Is Filling Cuba’s University Classrooms?

New students at the University of Havana (14ymedio) Born during the Special Period, they have grown up trapped in the dual currency system, and when they get their degrees Raul Castro will no longer be in power. They are the more than 100,000 young people just starting college throughout the country. Their brief biographies include educational experiments, battles of ideas, and the emergence of new technologies They know more about X-Men than about Elpidio Valdés, and only remember Fidel Castro from old photos and archived documentaries. They are the Wi-Fi kids with their pirate networks, raised with the « packets » of copied shows and illegal satellite dishes

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New students at the University of Havana (14ymedio)

Born during the Special Period, they have grown up trapped in the dual currency system, and when they get their degrees Raul Castro will no longer be in power. They are the more than 100,000 young people just starting college throughout the country. Their brief biographies include educational experiments, battles of ideas, and the emergence of new technologies They know more about X-Men than about Elpidio Valdés, and only remember Fidel Castro from old photos and archived documentaries.

They are the Wi-Fi kids with their pirate networks, raised with the « packets » of copied shows and illegal satellite dishes. Some nights they would connect through routers and play strategy video games that made them feel powerful and free. Whoever wants to know them should know that they’ve had « emerging teachers » since elementary school and were taught grammar, math and ideology via television screens. However, they ended up being the least ideological of the Cubans who today inhabit this Island, the most cosmopolitan and with the greatest vision of the future.

On arriving at junior high school they played at throwing around around the obligatory snack of bread while their parents furtively passed their lunches through the school gate. They have a special physical ability, an adaptation that has allowed them to survive the environment; they don’t hear what doesn’t interest them, they close their ears to the harangues of morning assemblies and politicians. They seem lazier than other generations and in reality they are, but in their case this apathy acts like an evolutionary advantage. They’re better than us and will live in a country that has nothing to do with what we were promised.

A few months ago, these same young people, starred in the best known case of school fraud uncovered publicly. Some of those hoping to earn a place in higher education bought the answers to an admissions test. They were used to paying for approval, because they had to turn to private tutors to teach them what they should have learned in the classroom. Many of those who recently enrolled in the university had private teachers starting in elementary school. They are the children of a new emerging class that has used its resources so that their children can reach a desk at the right hand — or the left — of the alma mater.

These young people dressed in uniforms in their earlier grades, but they struggled to differentiate themselves through the length of a shirt, a fringe of bleached hair, or through pants sagging below their hips. They are the children of those who barely had a change of underwear in the nineties, so their parents tried to make sure they didn’t « go through the same thing, » and turned to the black market for their clothes and shoes. They mock the false austerity and, not wanting to look like militants, they love bright shiny colors and name brand outfits.

Yesterday, with the start of the school year, they received a lecture about the attempts of « imperialism to undermine the revolution through its youth. » It was like a faint drizzle running over an impervious surface. The government is right to be worried; these young people who have entered the university will never become good soldiers or fanatics. The clay from which they are made cannot be molded.

Excerpt from:
Who Is Filling Cuba’s University Classrooms?

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A Caricature of a Cuban Woman

Woman drinking (14ymedio) 14yMEDIO, Yoani Sanchez, Havana, 22 August 2014 — A woman on national television said that her husband « helps » her with some household chores. To many, the phrase may sound like the highest aspiration of every woman. Another lady asserts that her husband behaves like a « Federated man, » an allusion to the Federation of Cuban Women (FMC), which today is celebrating its 54th anniversary. As for me, on this side of the screen, I feel sorry for them in the face of such meekness

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Woman drinking (14ymedio)

Woman drinking (14ymedio)

14yMEDIO, Yoani Sanchez, Havana, 22 August 2014 — A woman on national television said that her husband « helps » her with some household chores. To many, the phrase may sound like the highest aspiration of every woman. Another lady asserts that her husband behaves like a « Federated man, » an allusion to the Federation of Cuban Women (FMC), which today is celebrating its 54th anniversary. As for me, on this side of the screen, I feel sorry for them in the face of such meekness. Instead of the urgent demands they should mention, all I hear is this appreciation directed to a power as manly as it is deaf.

It’s not about « helping » to wash a plate or watch the kids, nor tiny illusory gender quotas that hide so much discrimination like a slap. The problem is that economic and political power remains mainly in masculine hands. What percentage of car owners are women? How many acres of land are owned or leased by women. How many Cuban ambassadors on missions abroad wear skirts? Can anyone recite the number of men who request paternity leave to take care of their newborns? How many young men are stopped by the police each day to warn them they can’t walk with a tourist? Who mostly attends the parent meetings at the schools?

Please, don’t try to « put us to sleep » with figures in the style of, « 65 percent of our cadres and 50 percent of our grassroots leaders are women. » The only thing this statistic means is that more responsibility falls on our shoulders, which means neither a high decision-making level nor greater rights. At least such a triumphalist phrase clarifies that there are « grassroots leaders, » because we know that decisions at the highest level are made by men who grew up under the precepts that we women are beautiful ornaments to have at hand… always and as long as we keep our mouths shut.

I feel sorry for the docile and timid feminist movement that exists in my country. Ashamed for those ladies with their ridiculous necklaces and abundant makeup who appear in the official media to tell us that « the Cuban woman has been the greatest ally of the Revolution. » Words spoken at the same moment when a company director is sexually harassing his secretary, when a beaten woman can’t get a restraining order against her abusive husband, when a policeman tells the victim of a sexual assault, « Well, with that skirt you’re wearing… » and the government recruits shock troops for an act of repudiation against the Ladies in White.

Women are the sector of the population that has the most reason to shout their displeasure. Because half a century after the founding of the caricature of an organization that is the Federation of Cuban Women, we are neither more free, nor more powerful, nor even more independent.

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