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Les 365 jours de Raul Castro: Cuba reste une prison pour journalistes
A Cuba, un Castro peut en cacher un autre, et les 365 jours de succession dynastique n’ont rien changé sur l’ile des frères Castro. Les 23 journalistes jetés en prison sous Fidel, sont toujours arbitrairement détenus sous Raul.Le 24 février 2008, Raúl Castro accédait officiellement à la présidence du Conseil d’État, après avoir assuré l’intérim de son frère aîné, Fidel, pendant dix-neuf mois. Au terme de cette première année de présidence, marquée par quelques signes d’ouverture du régime, Reporters sans frontières constate avec regret que les autorités refusent obstinément de relâcher 23 journalistes arbitrairement détenus, dont son correspondant Ricardo González Alfonso, parmi quelque 200 prisonniers politiques (lire le communiqué du 3 février 2009 – http://www.rsf.org/article.php3?id_article=30184). L’organisation appelle à la poursuite des efforts diplomatiques susceptibles de changer cette situation et prône, à ce titre, la levée de l’embargo nord-américain imposé à Cuba depuis 1962.
« Dix-neuf des 23 journalistes actuellement emprisonnés à Cuba pour leurs opinions et leurs écrits entameront, le 18 mars prochain, leur septième année d’incarcération depuis la vague répressive dite du ‘Printemps noir’ en 2003. Cette situation est d’autant plus absurde et cruelle que les autorités ont parfois consenti à libérer ou à suspendre, pour raisons de santé, les peines de certains dissidents du groupe des 75 arrêtés à l’époque. Elle contredit surtout de façon flagrante les intentions exprimées par le gouvernement de La Havane avec la signature de deux pactes de l’ONU sur les droits de l’homme ou la libéralisation partielle du secteur des communications. Les autorités ne pourront esquiver longtemps cette contradiction, à mesure qu’elles tentent de consolider leurs liens diplomatiques et que le pays sort de son isolement.
Nous demandons une fois encore aux pays ayant engagé un dialogue avec l’île, en particulier ses partenaires d’Amérique latine, d’intensifier leur médiation en faveur des journalistes emprisonnés, au nom d’une liberté d’expression reconnue partout ailleurs sur le continent. Nous estimons nécessaire, à ce titre, la levée de l’embargo imposé par les États-Unis à Cuba depuis quarante-sept ans. Ce dispositif, récusé par la quasi totalité de la communauté internationale, n’a fait que conforter le régime, tout en pénalisant sa population »
a déclaré Reporters sans frontières.
(lire le communiqué du 18 février 2008 – http://www.rsf.org/article.php3?id_article=25780).
La succession officielle a également précédé de peu la signature, par le gouvernement cubain, de deux Pactes des droits de l’homme de l’ONU, l’un relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, l’autre portant sur les droits civils et politiques. Un an plus tard, ces deux textes n’ont toujours pas été ratifié.
Dès son investiture, Raúl Castro a levé l’interdiction jusque là faite aux Cubains de fréquenter les hôtels haut de gamme disposant d’une meilleure connexion à Internet, malgré des tarifs prohibitifs, dans un pays où le salaire moyen est d’environ 13 dollars par mois.
D’autres mesures ont suivi dans le domaine des communications, comme la légalisation de l’achat d’ordinateurs individuels et de téléphones portables. Ces changements n’ont en rien mis fin à l’attitude répressive des autorités envers ceux qui font profession d’informer en dehors de leur contrôle. La surveillance de la Toile reste de mise et le Réseau est régulièrement bloqué. Néanmoins, l’accès des Cubains à Internet se heurte à une difficulté technique majeure, due aux restrictions sur les communications imposées par l’embargo des États-Unis contre Cuba. Cette situation a conduit, le 4 juillet 2008, Michael Parmly, alors représentant de la Section des intérêts nord-américains (Sina) à La Havane, à plaider en vain auprès de son gouvernement pour un meilleur accès au Réseau depuis l’île. Cuba compte désormais sur l’aide du Venezuela pour y parvenir.
L’assouplissement de l’embargo annoncé par la nouvelle administration du président américain Barack Obama devrait porter en priorité sur les visites de Cubains exilés à leurs proches restés dans l’île et le montant de l’aide financière octroyée par les premiers au seconds. Même si le gouvernement cubain n’a pas fait de concession après avoir obtenu l’annulation définitive, le 23 juin 2008, des sanctions de l’Union européenne engagées et rapidement suspendues après le « Printemps noir », l’embargo des États-Unis reste – comme autrefois les sanctions de l’UE -, un argument de poids des autorités de La Havane pour museler toute opposition. Accusés d’être des « mercenaires à la solde des États-Unis », les journalistes victimes du « Printemps noir » ont été condamnés pour ce motif fallacieux à des peines allant de quatorze à vingt-sept ans de prison. C’est également en tirant argument de « l’oppression nord-américaine » née de l’embargo que le régime interdit l’accès de ses citoyens à une information pluraliste.
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Sept propositions après le passage de Sandy
Ce jeudi matin, des milliers d’habitants de la moitié est de Cuba ne sont pas près de l’oublier. Le vent, les toits qui s’envolaient, les fortes pluies et les arbres qui tombaient dans les rues et sur les maisons resteront pour eux comme un souvenir ineffaçable de l’ouragan Sandy.
Ce jeudi matin, des milliers d’habitants de la moitié est de Cuba ne sont pas près de l’oublier. Le vent, les toits qui s’envolaient, les fortes pluies et les arbres qui tombaient dans les rues et sur les maisons resteront pour eux comme un souvenir ineffaçable de l’ouragan Sandy. Ils n’arriveront pas non plus à se sortir de l’esprit la nuit qui a suivi le désastre où, depuis le lit défoncé ou le divan éventré, ils ont pu vérifier que rien ne séparait leurs visages de la nuit étoilée.
Il y a ceux qui ont tout perdu, en fait peu de chose. Des gens dont la tempête a emporté les modestes biens accumulés pendant toute leur vie. Un drame humain s’étend sur cette zone déjà affectée préalablement par les pénuries matérielles, l’émigration permanente vers l’ouest et les épidémies de dengue et de choléra. Pour les sinistrés c’est de la pluie sur un sol détrempé, au propre et au figuré. La nature ne fait qu’ajouter au désastre économique et aux problèmes sociaux de cette région du pays. C’est donc le moment de redoubler de solidarité, de retrousser ses manches et d’aider à redresser à nouveau une maison, de partager un morceau de pain et d’apporter sa contribution à tous ces cubains éprouvés que Sandy a laissés sur son passage.
Je pense que chacun sait ce qu’il peut faire et donner, néanmoins je me permets d’avancer quelques propositions à l’attention des autorités cubaines. Les décisions que celles-ci prendront dans les prochains jours seront déterminantes pour écourter et pallier la tragédie. J’espère qu’elles sauront mettre de côté les différences idéologiques et prêteront l’oreille à ceux qui par esprit citoyen souhaitent contribuer à la récupération de notre pays. La solidarité ne doit pas être un monopole institutionnel, elle ne l’a jamais été, et de cette conviction vont surgir des propositions pour la rendre plus efficace, parmi lesquelles :
– La suppression des droits de douane sur l’entrée dans le pays de nourriture, de médicaments, d’appareils électroménagers et de matériaux de construction
– La facilitation de l’organisation citoyenne pour le transport et la distribution vers les zones affectées de vêtements, de médicaments et autres produits nécessaires.
– L’autorisation et l’encouragement à la collecte de fonds et de ressources de la part des émigrés cubains à destination de l’île, que ce soit à titre personnel, collectif ou institutionnel.
– La demande d’évaluation et de collaboration d’organismes internationaux, apporteurs d’aides, de crédits et de conseils pour récupérer de ce désastre.
– La facilitation dans les provinces les plus touchées de toutes les démarches d’obtention de permis de construire et aussi d’allocation de terres en usufruit.
– Le décret d’un moratoire dans le recouvrement des impôts pour les entrepreneurs « à compte propre » des régions dans lesquelles Sandy a détruit une part importante de l’infrastructure économique et agricole.
– La renonciation au monopole institutionnel sur la distribution de la solidarité en facilitant et respectant l’existence de canaux citoyens pour la distribution de l’aide.
Traduit par Jean-Claude MAROUBY
droits de l'homme
Twitter a (encore) essayé de tuer Fidel Castro
Je vous le disais sur Twitter, la rumeur de la mort du Comandante resurgit. Les rumeurs, toujours les rumeurs… Un jour, mes petits-enfants me demanderont « Comment il s’appelait mamie… comment il s’appelait?
Je vous le disais déjà sur Twitter, la rumeur de la mort du Comandante resurgit. Les rumeurs, toujours les rumeurs… Un jour, mes petits-enfants me demanderont « Comment il s’appelait mamie… comment il s’appelait? Gastro…?! Mastro…?! ». (suite…)
droits de l'homme
Ricardo González : un homme libre à Cuba
Il y a des anniversaires que l’on aimerait ne jamais souhaiter : celui-ci en est un. L’acharnement des autorités cubaines contre un groupe de journalistes emprisonné depuis 2003 à quelque chose de consternant.
(suite…)