Politique
Cuba, vers un plan pyjama pour Fidel Castro ?
La nouvelle a effectivement de quoi surprendre, voire de quoi bouleverser Cuba : d’abord par sa concision. Pour annoncer qu’il pourrait céder la place à la « jeune génération », Fidel Castro s’est contenté de faire lire une simple lettre à la télévision cubaine.
Cette inhabituelle brièveté est en soi une nouvelle, et on peut même se demander si c’est bien Fidel Castro qui a lui même écrit cette lettre, alors qu’il occupe son temps libre à publier d’interminables « réflexions » sur l’éthanol, la culture du soja et la conférence de Bali.
« Mon devoir élémentaire n’est pas de m’accrocher à des fonctions, et encore moins de fermer la voie à des personnes plus jeunes, mais d’apporter des expériences et des idées dont la modeste valeur provient de l’époque exceptionnelle qu’il m’a été donné de vivre », écrit le dictateur cubain.
Trop modeste Fidel Castro : il serait donc capable d’envisager lui même de jouer le rôle du vieux sage, qui se contente de rouspéter contre l’impérialisme américain dans d’interminables éditoriaux. A Cuba c’est ce qu’on appelle un « plan pyjama », d’habitude réservé à des militaires de haut rang ou des membres du parti dont on souhaite se débarrasser sans faire de vagues. Franchement on ne demande qu’a y croire, car le bilan de son demi siècle à la tête de Cuba est tout simplement catastrophique.
Un des premiers travail des futurs dirigeants de l’ère post castriste sera donc de faire un bilan de la situation actuelle à Cuba, et de réaliser une mise en perspective historique, au delà des clichés maintes fois rabâchés par la propagande. Première constatation : Cuba n’était pas un pays pauvre lorsque Fidel Castro s’est emparé du pouvoir. Les indices économiques de 1958 sont parlants : Cuba se situe au troisième rang des pays d’Amérique latine pour le PIB par habitant, et au quatrième rang pour l’espérance de vie, mais aussi pour l’instruction, la santé et la protection sociale.
Concernant la mortalité infantile, avec un taux de 36 pour mille, Cuba affichait une performance très honorable pour la région, pas très loin de … la France (31,4 la même année). Même chose pour l’alphabétisation, qui figure parmi les grandes « conquêtes » du socialisme. En 1958 Cuba affichait un taux d’alphabétisation de 76%, en quatrième position des pays d’Amérique Latine (après l’Argentine, le Chili, et le Costa Rica), et il est aujourd’hui de 96%.
Lorsqu’on adopte une vision relative des progrès du système éducatif cubain, ces performances n’ont rien d’exceptionnel : d’autres pays d’Amérique Latine qui affichait des taux comparables à ceux de Cuba en 1957, ont réalisés des progrès similaires. Durant la même période, le Paraguay a augmenté son taux d’alphabétisation de 68 à 93% et la Colombie de 62 à 92%. Autrement dit, les progrès sociaux à Cuba ont été réalisé non pas à cause du socialisme mais malgré le socialisme et grâce aux milliards de dollars déversés par son allié soviétique (aujourd’hui remplacé par le Hugo Chavez).
Reste à savoir qui se cache derrière ces « personnes jeunes » selon Fidel Castro ? Cela a toujours été le problème de Cuba : il n’y a qu’un numéro un, mais beaucoup de numéro deux possibles…. D’autant plus qu’il est difficile de compter son frère Raul dans les « jeunes », ce qui ouvre pas mal de possibilités. Se débarrasser des deux frères Castro ouvrirait pas mal de perspectives pour Cuba, notamment celle de la levée de l’embargo américain. Cette sanction anachronique qui a fait maintenant la preuve de sa totale inefficacité (sa seule utilité est de servir d’excuse au communisme cubain pour justifier les pénuries dont il est le seul responsable) pourrait elle aussi, être remise en question par le retour des Démocrates aux Etats Unis en 2008.
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