Amériques
La fin du sucre à Cuba ?
Quel autre pays du monde a un ministère du sucre (le MINAZ) ? Longtemps considéré comme une cause nationale, le sucre , poursuit son irrésistible déclin
Quel autre pays du monde a un ministère du sucre (le MINAZ) ? Longtemps considéré comme une cause nationale, le sucre occupe une part toujours plus réduite dans l’économie cubaine.
Pendant des décennies la presse cubaine a célébré à l’unisson « les glorieux combattants de la récolte sucrière ». La récolte de canne à sucre (zafra) était toujours un temps fort de mobilisation politique et patriotique, et son résultat, plus ou moins bon, considéré comme un indicateur important de la santé de l’économie cubaine. En 1970, une année lui est même consacrée : Fidel Castro se lance à l’assaut d’un chiffre mythique, en fixant comme objectif, jamais atteint, une récolte de 10 millions de tonnes. A l’époque le sucre servait aussi de garantie à de nombreux contrats entre Cuba et ses partenaires commerciaux et représentait de 75 à 85 % des exportations cubaines jusqu’au début des années 90.
Avec la période spéciale, le sucre entame un déclin inexorable : à peine plus d’1 million de tonnes en 2005. Il faut remonter à 1903 pour trouver une aussi mauvaise récolte. Manque de main-d’œuvre qualifiée, anomalies climatiques et surtout état désastreux des équipements soviétiques : dès 1998 Carlos Lage déclare que « le sucre n’est plus le secteur le plus important de l’économie. Le tourisme est devenu l’élément principal dans l’effort national pour surpasser la crise ». En 2005, Fidel Castro se charge lui même du coup de grâce en évoquant le sucre à propos du «passé colonialiste et esclavagiste » de Cuba.
Avec le passage de la tempête tropicale Noël, la récolte de cette année pourrait même passer en dessous du seuil des 1 million de tonnes.
Des précipitations supérieures à la normale et de fortes chaleurs, combinées à des problèmes industriels et d’organisation vont sans doute conduire à l’une des pires récoltes de canne à sucre de Cuba pour 2007. La production a été estimée à près de 1,1 millions de tonnes de sucre, par rapport aux 1,5 voire 1,6 millions de tonnes qui étaient prévues.
Sur les 152 centrales sucrières que comptait Cuba, il n’en reste plus qu’une cinquantaine en service. Une situation paradoxale : depuis 2004, Cuba est obligé d’importer du sucre du Brésil et de Colombie pour subvenir à sa propre consommation.
Amériques
Cuba annonce un important plan de restrictions budgétaires
Face aux effets conjugués de l’embargo historique imposé par les Etats-Unis, des suites économiques de la pandémie de Covid-19 et d’une croissance en berne, le gouvernement va réduire les dépenses publiques, reconnaissant des inégalités de revenus au sein de la société cubaine.
« L’île vit un scénario d’économie de guerre. » C’est ainsi que le premier ministre cubain, Manuel Marrero, a justifié, mercredi 20 décembre, lors d’un discours devant l’Assemblée nationale, un des plans de restriction budgétaire les plus importants de ces dernières années, que certains secteurs de l’opposition ont qualifié de « néolibéral ».
Le premier ministre, après avoir attribué la situation actuelle du pays, comme de coutume, à l’embargo imposé par Washington depuis plus de soixante ans et aux crises internationales, a admis devant les parlementaires que le gouvernement « aurait pu faire beaucoup plus ». Les autorités ont reconnu ces derniers jours que le pronostic de croissance pour 2023 avait été revu à la baisse (entre − 1 % et − 2 % au lieu de l’augmentation prévue de 3 %).
Estimant qu’il n’est plus possible de « continuer à gaspiller », M. Marrero a annoncé une série de mesures destinées à réduire les dépenses publiques, parmi lesquelles une augmentation du tarif de certains services publics, comme l’électricité, le gaz, l’eau ou le transport de passagers – parfois de l’ordre de 25 % –, ainsi que du prix de l’essence. « Dans quel autre pays peut-on obtenir 9 litres d’essence avec un dollar ? Il faut en finir avec ce luxe », a-t-il asséné, alors que le salaire moyen sur l’île ne dépasse pas 4 000 pesos, soit l’équivalent de 15 dollars (13 euros environ).
Il a également laissé entendre que le nombre de fonctionnaires pourrait être « révisé » et a annoncé une dévaluation du peso et une modification des conditions d’attribution des produits de première nécessité à bas prix à travers le « carnet d’approvisionnement » (la « libreta »).
Amériques
L’ambassade de Cuba aux Etats-Unis ciblée par deux tirs de cocktail Molotov
La mission établie à Washington a été visée dimanche par une attaque. Aucun blessé n’est à déplorer.
L’ambassade de Cuba à Washington a été visée dimanche 24 septembre par deux cocktails Molotov, a annoncé le chef de la diplomatie cubaine, Bruno Rodriguez, qualifiant l’incident d’« attaque terroriste » dans un message posté sur X (anciennement Twitter).
La fusillade a laissé des impacts de balles dans les murs extérieurs et endommagé plusieurs vitres et moulures sur la façade du bâtiment, selon l’Agence France-Presse (AFP). On ne connaît pas encore l’identité de l’auteur ni ses motivations.
En réaction, le ministre cubain des affaires étrangères a convoqué la chargée d’affaires américaine à La Havane, Mara Tekach, pour lui exprimer sa « protestation énergique » après l’« agression terroriste » contre son ambassade.
Ce n’est pas la première fois que l’ambassade de Cuba aux Etats-Unis est prise pour cible. En avril 2020, un homme âgé de 42 ans avait ouvert le feu contre le bâtiment à l’aide d’un fusil d’assaut, avant d’être arrêté. L’attaque n’avait fait aucun blessé.
Amériques
A Cuba, Miguel Diaz-Canel réélu sans surprise président pour un second mandat
Ayant obtenu plus de 97 % des suffrages des membres de l’Assemblée nationale dans un pays ou l’opposition est illégale, le président a promis de lutter pour « résoudre les problèmes d’inefficacité » de Cuba.
Miguel Diaz-Canel, 62 ans, a sans surprise été réélu, mercredi 19 avril, à la tête de l’île communiste de Cuba pour un second et dernier mandat. La candidature unique de cet ingénieur en électronique de formation a recueilli 97,66 % des voix des 470 membres de l’Assemblée nationale, dans un pays où l’opposition est illégale. Au total, 459 députés ont voté en sa faveur sur les 462 présents dans l’hémicycle.
« Compte tenu des résultats annoncés, je déclare Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez président de la République », a déclaré Esteban Lazo, le président de l’Assemblée nationale en présence de Raul Castro, 92 ans. Vêtu de son traditionnel uniforme vert olive, ce dernier a félicité le président réélu en lui serrant les deux mains.
Miguel Diaz-Canel, qui est aussi depuis 2021 le premier secrétaire du Parti communiste cubain (PCC), a pressé dans son discours d’investiture son cabinet de « résoudre les problèmes d’inefficacité » dans le pays, afin d’« augmenter l’offre de biens et de services et de contrôler l’inflation ». Il a également fustigé « le bureaucratisme, l’indifférence et la corruption inacceptable » qui freinent les progrès du pays pris dans de « profondes difficultés ».
Lors de la session parlementaire, à laquelle seule la presse d’Etat a eu accès, a également été réélu le vice-président, Salvador Valdes Mesa, 77 ans. Le Parlement a, en outre, réélu son président, Esteban Lazo, et sa vice-présidente, Ana Maria Mari Machado.