Connect with us

droits de l'homme

Libérée! Récit de mes 30 heures de détention

#Cuba Nous venons d’tre librs!! 30 heures de dtention et beaucoup d’anecdotes raconter :-(– Yoani Snchez (@yoanisanchez_fr) Octobre 6, 2012 Ils voulaient m’empcher d’aller au procs d’ngel Carromero.

Published

on

Ils voulaient m’empêcher d’aller au procès d’Ángel Carromero. Ce 4 octobre, aux environs des cinq heures de l’après-midi, un grand déploiement de policiers tout autour de la ville de Bayamo a arrêté la voiture dans laquelle je voyageais avec mon mari et un ami. « Vous voulez boycotter le tribunal », nous dit un homme vêtu en vert-olive de la tête aux pieds, qui a procédé immédiatement à notre arrestation. L’opération avait les allures d’une arrestation d’un cartel de drogue ou de la capture d’un tueur en série.

Mais à la place de ces personnes terrifiantes, il y avait seulement trois individus qui voulaient participer en tant qu’auditeurs à un processus judiciaire, assis à l’intérieur d’une pièce d’un tribunal. Nous avions cru le journal Granma quand il a publié que le procès était ouvert au public. Mais vous savez déjà, Granma ment.

Mon intention était entièrement journalistique. Assister au procès de Carromero et rapporter depuis via mon compte Twitter.

Cependant, en m’arrêtant, ils me permettaient en réalité d’expérimenter d’un point de vue journalistique l’autre côté de l’histoire : vivre dans la peau d’Ángel Carromero, comment se structure la pression autour d’un détenu. Voir de mes propres yeux les tactiques d’un Département d’Instruction du Ministère de l’Intérieur. Au début, ce furent les trois femmes en uniformes qui m’encerclaient et qui me confisquèrent mon téléphone portable. La situation était confuse, agressive, mais elles n’avaient pour le moment aucune envie d’utiliser la violence. Après, ces mêmes femmes m’ont emmené dans une pièce et voulaient me déshabiller. Mais il y a une part de nous-mêmes qu’ils n’arriveront pas à nous arracher. Je ne sais pas, peut-être que c’est la dernière chose à laquelle nous nous accrochons quand on vit sous un système qui sait absolument tout de nos vies. En un vers mal fait et contradictoire j’ai dû dire « tu pourras avoir mon âme… mon corps, non ». De sorte que j’ai résisté, et j’en ai payé les conséquences.

Ma petite vanité féminine: ne vous souvenez pas de moi sans une dent, souvenez-vous de moi volant sur l’oiseau bleu de libre!

Après ce moment de tension maximale, ce fut au tour du « bon » flic. Quelqu’un qui s’est présenté à moi en disant qu’il avait le même nom de famille que moi -comme si ça servirait à quelque chose de le dire- et qui voudrait « dialoguer ». Mais la ruse est déjà tellement connue, ça arrive tout le temps, que ne je suis pas tombée dans le panneau. Je m’imagine tout de suite Carromero soumis à la même tension menaçante et « amicale »… difficile de supporter ceci très longtemps. Dans mon cas, je me rappelle avoir respirée qu’après leur avoir asséné une longue diatribe sur l’illégalité de mon arrestation, je leur ai répété pendant trois heures cette unique phrase « J’exige que vous me laissiez passer un coup de fil, c’est mon droit ». J’avais besoin de m’en convaincre et la répétition me l’a donné. Le refrain me rendait plus forte face aux personnes qui ont étudié à l’académie de police toutes les méthodes pour affaiblir la volonté humaine. Cette obsession était tout ce que me poussait à les affronter. Et j’ai tenu bon.

Lors de la détention j’ai refusé de manger et boire.1er verre d’eau que je bois en rentrant chez moi est comme un feu dans l’œsophage

Pendant un moment, mon insistance semblait être vaine, mais après une heure du matin, ils m’ont autorisé à téléphoner. Quelques phrases échangées avec mon père, via une ligne téléphonique évidemment mise sur écoute et tout avait déjà été dit. Je pouvais alors entrer dans la deuxième phase de ma résistance.

Je l’ai appelé « l’hibernation », parce que quand on nomme quelque chose c’est comme si on le concrétise, on y croit. J’ai refusé de manger, de boire tout liquide; j’ai refusé l’examen médical que plusieurs médecins voulaient me faire passer. J’ai refusé de collaborer avec mes ravisseurs et je leur ai dit. Je ne pouvais pas m’enlever de la tête Carromero abandonné depuis plus de deux mois aux prises de ces loups qui s’échangent le rôle de la brebis.
Une bonne partie du temps, tous mes faits et gestes étaient filmés par une caméra tenue par un paparazzi en sueur. Je ne sais pas si un jour ils diffuseront quelques séquences à la télévision officielle, mais j’ai organisé mes idées et ma voix pour que ces images ne puissent pas être montrées sans porter atteinte à mes convictions. Soit ils maintiennent l’audio original avec mes propos, soit ils doivent rafistoler le tout en superposant la voix d’un locuteur. J’ai essayé de compliquer le plus possible leur travail de manipulation.
Je n’ai demandé qu’une seule chose en 30 heures de détention : je dois aller aux toilettes. Moi j’étais préparée à mener la bataille jusqu’au bout, mais ma vessie, non. Ensuite ils m’ont emmené dans une suite-cachot. J’avais déjà passé plusieurs heures dans un autre cachot qui avait un mélange étrange de barreaux et de rideaux, avec une chaleur terrible. Alors arriver dans un salon plus grand, avec télévision et plusieurs chaises, qui donnait sur une chambre avec un lit qui donnait réellement envie, fut un coup bas.

Rien qu’en regardant les rideaux, j’eus l’intime conviction que c’était le même endroit dans lequel avait eu lieu l’enregistrement de la vidéo qui circule sur internet avec les déclarations d’Ángel Carromero.

Read this article:
Libérée! Récit de mes 30 heures de détention

Continue Reading

droits de l'homme

L’organisation internationale contre la torture lance une « intervention d’urgence » pour José Daniel Ferrer

Published

on

By

José Daniel Ferrer

MIAMI, États-Unis.- L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains (OPDDH), a lancé ce vendredi une campagne d' »Interventions urgentes » en faveur du prisonnier politique et de conscience cubain José Daniel Ferrer García, leader de l’Union patriotique de Cuba (UNPACU), selon une note de Radio Televisión Martí.

(suite…)

Continue Reading

droits de l'homme

Who Is Filling Cuba’s University Classrooms?

New students at the University of Havana (14ymedio) Born during the Special Period, they have grown up trapped in the dual currency system, and when they get their degrees Raul Castro will no longer be in power. They are the more than 100,000 young people just starting college throughout the country. Their brief biographies include educational experiments, battles of ideas, and the emergence of new technologies They know more about X-Men than about Elpidio Valdés, and only remember Fidel Castro from old photos and archived documentaries. They are the Wi-Fi kids with their pirate networks, raised with the « packets » of copied shows and illegal satellite dishes

Published

on

universidad-estudiantes_CYMIMA20140902_0010_13
New students at the University of Havana (14ymedio)

Born during the Special Period, they have grown up trapped in the dual currency system, and when they get their degrees Raul Castro will no longer be in power. They are the more than 100,000 young people just starting college throughout the country. Their brief biographies include educational experiments, battles of ideas, and the emergence of new technologies They know more about X-Men than about Elpidio Valdés, and only remember Fidel Castro from old photos and archived documentaries.

They are the Wi-Fi kids with their pirate networks, raised with the « packets » of copied shows and illegal satellite dishes. Some nights they would connect through routers and play strategy video games that made them feel powerful and free. Whoever wants to know them should know that they’ve had « emerging teachers » since elementary school and were taught grammar, math and ideology via television screens. However, they ended up being the least ideological of the Cubans who today inhabit this Island, the most cosmopolitan and with the greatest vision of the future.

On arriving at junior high school they played at throwing around around the obligatory snack of bread while their parents furtively passed their lunches through the school gate. They have a special physical ability, an adaptation that has allowed them to survive the environment; they don’t hear what doesn’t interest them, they close their ears to the harangues of morning assemblies and politicians. They seem lazier than other generations and in reality they are, but in their case this apathy acts like an evolutionary advantage. They’re better than us and will live in a country that has nothing to do with what we were promised.

A few months ago, these same young people, starred in the best known case of school fraud uncovered publicly. Some of those hoping to earn a place in higher education bought the answers to an admissions test. They were used to paying for approval, because they had to turn to private tutors to teach them what they should have learned in the classroom. Many of those who recently enrolled in the university had private teachers starting in elementary school. They are the children of a new emerging class that has used its resources so that their children can reach a desk at the right hand — or the left — of the alma mater.

These young people dressed in uniforms in their earlier grades, but they struggled to differentiate themselves through the length of a shirt, a fringe of bleached hair, or through pants sagging below their hips. They are the children of those who barely had a change of underwear in the nineties, so their parents tried to make sure they didn’t « go through the same thing, » and turned to the black market for their clothes and shoes. They mock the false austerity and, not wanting to look like militants, they love bright shiny colors and name brand outfits.

Yesterday, with the start of the school year, they received a lecture about the attempts of « imperialism to undermine the revolution through its youth. » It was like a faint drizzle running over an impervious surface. The government is right to be worried; these young people who have entered the university will never become good soldiers or fanatics. The clay from which they are made cannot be molded.

Excerpt from:
Who Is Filling Cuba’s University Classrooms?

Continue Reading

droits de l'homme

A Caricature of a Cuban Woman

Woman drinking (14ymedio) 14yMEDIO, Yoani Sanchez, Havana, 22 August 2014 — A woman on national television said that her husband « helps » her with some household chores. To many, the phrase may sound like the highest aspiration of every woman. Another lady asserts that her husband behaves like a « Federated man, » an allusion to the Federation of Cuban Women (FMC), which today is celebrating its 54th anniversary. As for me, on this side of the screen, I feel sorry for them in the face of such meekness

Published

on

Woman drinking (14ymedio)

Woman drinking (14ymedio)

14yMEDIO, Yoani Sanchez, Havana, 22 August 2014 — A woman on national television said that her husband « helps » her with some household chores. To many, the phrase may sound like the highest aspiration of every woman. Another lady asserts that her husband behaves like a « Federated man, » an allusion to the Federation of Cuban Women (FMC), which today is celebrating its 54th anniversary. As for me, on this side of the screen, I feel sorry for them in the face of such meekness. Instead of the urgent demands they should mention, all I hear is this appreciation directed to a power as manly as it is deaf.

It’s not about « helping » to wash a plate or watch the kids, nor tiny illusory gender quotas that hide so much discrimination like a slap. The problem is that economic and political power remains mainly in masculine hands. What percentage of car owners are women? How many acres of land are owned or leased by women. How many Cuban ambassadors on missions abroad wear skirts? Can anyone recite the number of men who request paternity leave to take care of their newborns? How many young men are stopped by the police each day to warn them they can’t walk with a tourist? Who mostly attends the parent meetings at the schools?

Please, don’t try to « put us to sleep » with figures in the style of, « 65 percent of our cadres and 50 percent of our grassroots leaders are women. » The only thing this statistic means is that more responsibility falls on our shoulders, which means neither a high decision-making level nor greater rights. At least such a triumphalist phrase clarifies that there are « grassroots leaders, » because we know that decisions at the highest level are made by men who grew up under the precepts that we women are beautiful ornaments to have at hand… always and as long as we keep our mouths shut.

I feel sorry for the docile and timid feminist movement that exists in my country. Ashamed for those ladies with their ridiculous necklaces and abundant makeup who appear in the official media to tell us that « the Cuban woman has been the greatest ally of the Revolution. » Words spoken at the same moment when a company director is sexually harassing his secretary, when a beaten woman can’t get a restraining order against her abusive husband, when a policeman tells the victim of a sexual assault, « Well, with that skirt you’re wearing… » and the government recruits shock troops for an act of repudiation against the Ladies in White.

Women are the sector of the population that has the most reason to shout their displeasure. Because half a century after the founding of the caricature of an organization that is the Federation of Cuban Women, we are neither more free, nor more powerful, nor even more independent.

Follow this link:
A Caricature of a Cuban Woman

Continue Reading

En ce moment

Copyright © Cubantrip, powered by WordPress.